Récapitulons : nous naviguons toujours sur le ferry "Pride of Bilbao" et sous nos pieds s'ouvre un précipice marin de plus de 4000 mètres.
S'approchant de plus en plus près du navire (à moins que ce ne soit l'inverse), jaillissent des souffles colossaux expirés par les mammifères des grands fonds. Ces "blows" atteignent 7 à 8 mètres et restent longtemps en suspension après qu'ils aient été émis.
L'excitation gagne l'ensemble des bipèdes qui peuplent le pont.
Les souffles se multiplient : on en voit jusqu'à 5 émis ensemble par un groupe de baleines.
Soudain, dans un vacarme, un animal saute en soufflant à quelques mètres du bateau. Le spectacle est prodigieux !
Tout le monde retient son souffle, sauf le rorqual. Car c'est bien lui : le Rorqual commun, plus de 20 mètres de long, la plus grande baleine après la Baleine bleue.L'observation prolongée et rapprochée d'un deuxième Rorqual commun nous sera encore offerte, grosse cerise sur ce gâteau atlantique.
Moment fort de la traversée que cette communion avec ces adorables monstres marins. Sensation difficile à décrire. On n'ose pas imaginer qu'ils pourraient disparaître.
Le reste de l'après-midi se passera dans la contemplation d'une mer étale parsemée de souffles en suspension.
Nous voguons vers Bilbao, capitale du béret basque.
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