J2 de notre mini-transatlantique.
Après une nuit bercée par une houle molle suivie d'un respectable et roboratif breakfast , il est temps de gagner le pont du ferry, équipés de nos instruments d'optique les plus sophistiqués.
Les choses sérieuses ne devraient plus tarder.
Nous avons quitté la Grande-Bretagne pour nous rapprocher de l'autre, certes moins grande mais néanmoins chargée de souvenirs estivaux et mytilicoles.
Déjà les fous sont parmi nous. Non, notre "Pride of Bilbao" n'est pas une réplique de la nef des fous : je veux bien sûr parler des Fous de Bassan, que nous observons par centaines.
Le Fulmar boréal (encore lui!) est également bien présent.
Observations fort intéressantes mais dont ne sauraient se contenter les centaines de passagers venus faire la "croisière des baleines".
Tout le monde ne le sait pas, mais le Golfe de Gascogne est l'un des endroits au monde où il est possible d'observer le plus grand nombre d'espèces différentes de cétacés.
Les gigantesques mammifères marins apprécient les grands fonds riches en plancton. Dans la partie sud du Golfe, le plateau continental descend brutalement jusqu'à plus de 4000 mètres de profondeur : merveilleux pour les rorquals (ne conviendrait-il pas d'écrire "rorquaux"? passez-moi mon Robert) et autres cachalots.
Pour l'heure, nous avons à peine dépassé Ouessant (paradis des "cocheurs") et le spectacle d'une mer calme et monotone n'inspire nulle extase.
Mais voici que tout s'agite : entourant notre nef, nageant et sautant frénétiquement, un groupe important de dauphins communs nous sort de la torpeur où nous risquions de sombrer. Il y a des adultes et des jeunes, plusieurs dizaines, c'est hallucinant. C'est la folie chez les homo sapiens présents sur le pont. Les fous ne sont pas ceux qu'on croyait.
A présent, le calme est revenu : chacun reprend son souffle et commente cette apparition à la fois attendue et stupéfiante. Ces animaux étaient presqu'à portée de la main (façon de parler : on n'est pas dans un delphnarium et on n'imagine même plus, après cette scène, que de tels endroits puissent exister).
La croisière se poursuit, nous permettant d'apercervoir pas mal d'oiseaux pélagiques (ça n'a rien à voir avec leur pelage : consultez Robert) : Océanite tempête, Labbe parasite, Grand labbe, Puffin des Baléares. Il s'agit souvent d'observations assez lointaines.
Nous sommes en milieu d'après-midi et nous approchons des zones abyssales.
Soudain, quelque chose se passe. Blow !!!!
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