L'autre soir, au cours d'une balade à vélo, je fus survolé par un groupe bruyant de 7 oiseaux vert pétant que je n'eus aucun mal à identifier comme des Perruches à collier (Psittacula krameri).
A priori, on peut se dire que cette espèce exotique n'a rien à faire en Brabant wallon. Pour ceux qui l'ignorent, Bruxelles compte une population estimée à quelques 5.000 individus de cette espèce exotique. L'origine remonte aux années septante, quand un parc d'attractions installé sur le plateau du Heysel dut fermer et que le propriétaire n'hésita pas à relâcher ses oiseaux (quelques dizaines de bêtes, semble-t-il) dans la "nature".
Depuis, l'espèce se reproduit de manière énergique. La colonie se regroupe les soirs d'hiver en dortoir dans l'enceinte du siège de l'OTAN. L'espèce est présente dans d'autres villes d'Europe (en Angleterre par exemple) et il existe aussi une petite population en région parisienne.
Elle est peu présente en région wallonne mais je l'observe régulièrement à Braine-l'Alleud, à La Hulpe, à Nivelles.
S'agit-il d'oiseaux qui appartiennent toujours à la colonie bruxelloise et qui se déplacent en journée? Ou s'agit-il d'ébauches de dispersion, la colonie d'origine arrivant à saturation et ayant tendance à créer d'autres colonies périphériques?
Il est quasi certain que les oiseaux de Braine-l'Alleud, par exemple, se regroupent le soir en (pré?)dortoir et ne regagnent pas la capitale.
Se reproduisent-ils ici? Ce serait intéressant d'en avoir la certitude. Pour ceux qui ne connaissent pas la région, Braine n'est qu'à une vingtaine de Kms de Bruxelles.
Tout ceci pose inévitablement la question de l'impact du développement d'une espèce exotique comme celle-là sur les espèces dites indigènes. S'agissant de notre perruche, on pense généralement que cet impact est soit légèrement négatif (concurrence pour les lieux de nidification avec les pics ou les sitelles, par ex.) soit neutre dans le meilleur des cas. A ma connaissance, il n'a jamais été question officiellement de l'éradiquer.
En ce qui concerne d'autres espèces par contre, comme la Bernache du Canada (qui ferait concurrence à l'Oie cendrée, mais surtout commettrait des dégâts aux cultures) ou l'Ibis sacré "de Bretagne", une décision différente est intervenue...
Bref, l'Homo sapiens a désormais la lourde tâche de tenter de gérer les conséquences de ses propres introductions et, le moins qu'on puisse dire, c'est que la question est complexe.
Notons que le problème est loin de se limiter à l'ornithologie : que l'on songe par exemple à l'expansion de la Renouée du Japon dans le domaine végétal.
Quelqu'un a-t-il des informations sur la nidification de la Perruche à collier en dehors de Bruxelles?
D'autres réflexions sur l'attitude à adopter face à ces espèces introduites?
Très vaste sujet : j'y reviendrai sûrement...
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