mardi 6 novembre 2007

Tutti frutti

A la demande générale, nous allons donc poursuivre notre balade à la découverte de certains fruits sauvages qu'on peut facilement rencontrer dans nos campagnes.


Nous voici devant l'incontournable prunellier et ses fruits bien connus des amateurs de liqueur. Le fruit charnu possède un noyau : c'est donc une ....(tous en choeur!)....Ne soyez pas dupes.

C'est en effet une drupe. L'unique graine est protégée par un noyau.

Prunus spinosa (que l'on appelle aussi parfois en français Epine noire) porte bien son nom. Malheur à qui s'y frotte. On évitera de le confondre avec l'aubépine (Epine blanche) : les fleurs du prunellier apparaissent avant les feuilles. L'arbuste préfère souvent les sols calcaires.

Les prunelles peuvent être consommées après les premières gelées car, plus tôt dans la saison, leur goût est vraiment peu agréable.


La haie vive qui borde le chemin encaissé où nous déambulons nous permet encore d'appréhender bien d'autres arbustes porteurs de fruits.


Voici précisément l'aubépine (Crataegus monogyna) tendrement enlacée avec sa voisine la Ronce (genre Rubus). Ces amours ne manquent pas de piquant!
Ce dernier arbuste est un véritable casse-tête pour les botanistes : il en existe des dizaines voire des centaines d'espèces différentes, qui n'hésitent de surcroît pas à s'hybrider entre elles.


Les fruits de la Ronce sont formés par l'agglomération de nombreuses petites drupes que nous appellerons -si vous le voulez bien- drupéoles.


Quant à l'Aubépine, elle porte ce qu'on pourrait appeler des "faux-fruits", de type « drupe », formés par le développement du réceptacle – comme la pomme (d’ailleurs, on constate la présence d’une "mouche", qui provient des restes du calice).

Mais je m'aperçois que, bien malgré moi, je suis amené à utiliser des termes un peu "techniques". Pour ceux qui veulent approfondir, je recommande la consultation de l'excellent site suivant : http://www.tela-botanica.org/.

Quant à nous, continuons notre promenade instructive. L'églantier (dont il existe aussi plusieurs espèces et variétés) est bien connu. Le plus commun est Rosa canina (Rosier des chiens).
Ici encore, il serait trop simple de croire que le fruit est cette belle forme rouge-orange appelée cynorrhodon qui attire notre regard.



En fait, il s'agit encore d'un "faux-fruit" (développement du réceptacle après fécondation). Les vrais fruits sont à l'intérieur : ce sont des fruits secs et durs appelés "akènes" que le verdier, avec son bec puissant de granivore, est apte à concasser.
Revenons maintenant à un fruit charnu plus "classique" : les baies de la Morelle noire. C'est ce qu'on appelle (bien que je n'aime pas cette expression) une "mauvaise herbe", qui croît dans les cultures (plante messicole, donc).

Enfin, on peut difficilement passer sous silence la fructification spectaculaire du Fusain d'Europe (Euonymus europaeus).
Le fruit est une capsule à 4 valves rouge violacé, ce qui lui a valu son nom populaire de "bonnet de prêtre". Les graines sont orangées comme on le voit sur la photo ci-dessous.
Sur cette dernière photo, les graines ont déjà été expulsées et l'on ne voit plus que les 4 loges béantes.
Ceux parmi vous qui s'intéressent aux insectes (je sais qu'ils sont nombreux), auront remarqué la présence de petites "mouches" (j'avoue mon ignorance) posées sur le fruit.

Il y a encore beaucoup de choses intéressantes à dire sur les fruits sauvages mais je propose de profiter d'une petite pause.

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