mardi 18 décembre 2007

Ouettes sans oued

Retour, sous un froid quasi polaire, dans notre campagne brabançonne-wallonne pour une petite escapade cyclo-naturaliste.

L'omni-présence d'espèces exotiques devient un thème presque récurrent de ce blog.

Aujourd'hui, à quelques mètres de la piste cyclable, dans un champ humide, j'aperçois quelques volatiles de belle taille immobiles et qui semblent consacrer l'essentiel de leur énergie à lutter contre le vent glacial.


Je leur conseillerais bien la pratique de la bicyclette mais elles ne semblent pas comprendre la langue française.




Et pour cause : ces superbes oiseaux proviennent d'Afrique. Il s'agit bien sûr d'Ouettes d'Egypte (Alopochen aegyptiacus), qu'on appellait autrefois Oie d'Egypte ou du Nil (Egyptian Goose en anglais).

Les voici bien loin des pyramides : en guise de substitution, nous n'avons guère à leur proposer que le lion de Waterloo, dont les rugissements sèment l'épouvante d'un bout à l'autre de la morne plaine chantée par Victor.






Cette espèce (l'ouette, pas le lion !) a été domestiquée très tôt par l'homme, déjà dans l'Egypte antique. Elle a été introduite en Angleterre au 18ème siècle et s'est propagée dans ce pays où elle se reproduit en liberté. Plus récemment, elle s'est mise à former des populations naturalisées aux Pays-Bas et en Belgique, où elle niche depuis 1982. Il semble qu'elle se soit aussi installée en France et en Allemagne, mais en nombre jusqu'à présent plus réduit.







L'Ouette d'Egypte vit la plupart du temps au voisinage des pièces d'eau (comme le montre la photo ci-dessus prise à un autre endroit), ou dans les prairies et souvent, du moins dans notre région, dans les champs récoltés.
L'adulte se caractérise notamment par une grande tache sombre autour de l'oeil, un collier brun, et des couvertures alaires blanches très visibles sur les photos.


Les longues pattes et le bec sont roses.


Dans la photo précédente, l'individu de droite est un juvénile en cours d'évolution vers le plumage adulte : il ne possède pas encore la tache autour de l'oeil.



Sur le plan de la classification, l'Ouette d'Egypte appartient à la famille des Anatidae. Elle est assez proche des tadornes, notamment du Tadorne casarca, avec lequel on pourrait être tenté de la confondre en vol.









Comme nous sommes partis, il ne m'étonnerait pas qu'il soit un jour question de ce tadorne "semi-exotique" dans ce blog.


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