D'accord, la mer, le vent, les Laridés, les limicoles, c'est bien joli mais ça manque furieusement de Sittelles torchepot.
Moi, ce que j'aime surtout c'est vous accompagner sur nos petits chemins de campagne et attirer votre attention sur des choses pas forcément spectaculaires mais quand même souvent intéressantes, voire émouvantes.
Alors aujourd'hui, nous reprenons nos promenades brabançonnes wallonnes, direction : le BOIS des ROCS à FAUQUEZ.
Oui, je sais, on en a déjà parlé.
Fauquez, c'est le village bâti quasiment ex nihilo par Arthur Brancart, le petit père des peuples local, inventeur de la marbrite ("meilleur que le marbre, plus beau que la faïence"), manager des Verreries de Fauquez, membre du Parti Ouvrier Belge (devenu par la suite Parti Socialiste même plus belge).
Oui, je sais, c'est un tout petit bois mais il est plein de mystères et il change au fil des saisons. Donc ça vaut la peine d'y revenir : ce n'est pas Daniel des "Carnets des bon-obs" qui me contredira.
Et puis, qu'avez-vous mis aux pieds ? Je vous avais prévenus : c'est un peu boueux.
Que voulez-vous : il arrive qu'il pleuve un peu par ici.
Le petit ruisseau qui traverse le bois a pris des allures de torrent miniature.
Il en faudra quand même davantage pour nous empêcher de le franchir à gué, du bondissement primesautier qui distingue le naturaliste motivé.
Je sens que je vais vous étonner mais ce qui caractérise le Bois des rocs avant tout, c'est la présence de rochers. Pas n'importe quelles roches d'ailleurs car elles sont d'origine volcanique et datent de plus de 400 millions d'années (si, si !..).
Je ne vais pas m'apesantir sur ce phénomène géologique, n'étant pas un spécialiste de la question.
Au bord de l'eau, voici une autre pierre bien étrange.Parfaitement circulaire, d'un diamère de 1 mètre 80, elle est manifestement taillée de la main de l'homme. Sa composition géologique n'a rien de commun avec les autres roches présentes sur le site. Elle a donc dû, à une époque lointaine, être transportée jusqu'ici .
C'est la "Table des sorcières" (ou des so'ciè'es?...) qui est à l'origine de pas mal de légendes : table de pique-nique pour sorcières en sabbat ? théâtre de sacrifices (humains) ?
Honnêtement, je n'ai pas d'explication scientifique et je laisserai donc vaquer mon imagination dans ce lieu un peu mystérieux.
Mais revenons un peu les pieds sur terre. Car au sol précisément, il y a des choses qui se passent : la nature se réveille progressivement et nous prépare déjà le printemps.
Les jours s'allongent et certains végétaux commencent à poindre.
Remarquez que j'utilise le verbe "poindre" à l'infinitif car je ne sais pas comment l'utiliser au présent de l'indicatif : les végétaux pointent ? poignent ?
Je fais appel aux puristes de la langue française qui me lisent par milliers pour me sortir de cette impasse langagière.
Contemplons par exemple ce Gouet tacheté poignant (toujours le verbe "poindre") au travers de l'humus et marquons une courte halte histoire de nous remettre de nos émotions.
Ne manquez pas le prochain billet si vous voulez tout savoir ou presque sur les sortilèges du Bois des rocs.
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